La dépression touche tous les âges de la vie, du nourrisson à la personne âgée. Au cours de sa vie, un homme sur 10 risque d’être un jour touché par la dépression et une femme sur 5. Si certains symptômes sont communs à tous les âges, d’autres diffèrent.
La tristesse envahit les activités quotidiennes à tel point que les relations avec les autres deviennent difficiles, la motivation, le goût de vivre disparaissent, laissant place à un désintérêt et un sentiment d’échec et une mésestime de soi.
Les tâches habituelles sont accomplies avec efforts et deviennent pénibles, ce qui contribue à une certaine irritabilité, voire agressivité qui peut alterner avec des phases d’anéantissement.
Les prises de décision deviennent difficiles voire impossibles.
Les troubles du sommeil font presque toujours partie du tableau de la dépression. Bien que fatiguée, la personne déprimée dort mal. Elle souffre d’insomnie, se réveille très tôt le matin sans pouvoir se rendormir, ou au contraire d’hypersomnie, dort beaucoup plus qu’à l’ordinaire, mais d’un sommeil qui n’est pas réparateur. La fatigue est plus importante en début de journée et tend à céder vers 17 heures.
L’angoisse est importante, se traduisant par une boule dans la gorge ou à l’estomac, ou encore des palpitations.
L’appétit disparaît et le malade maigrit involontairement (il arrive exceptionnellement que l’appétit augmente, avec prise de poids).
Le désir sexuel s’émousse.
On observe chez le déprimé un ralentissement psychomoteur accompagné d’un ralentissement du fonctionnement cognitif et de troubles de la mémoire.
Les idées suicidaires d’une personne déprimée sont toujours à prendre au sérieux.
On parle de dépression masquée en l’absence d’humeur dépressive, lorsque des plaintes somatiques sont mises en avant, souvent sous la forme de douleurs qui ne cèdent pas avec des médicaments.
Parmi les symptômes dépressifs de la personne âgée, on rencontre fréquemment des troubles de la mémoire, de l’orientation et de la vigilance, mais aussi des troubles du jugement ainsi qu’une régression affective.
On retrouve chez le nourrisson les mêmes symptômes que chez l’adulte dépressif.
La dépression prend chez l’enfant et l’adolescent des formes particulières. Il s’agit en particulier de comportements souvent « bruyants », réprouvés par les adultes qui en ont la charge.
Outre des troubles du sommeil (le plus souvent des difficultés d’endormissement), des troubles des conduites alimentaires, les enfants et adolescents dépressifs présentent très fréquemment des troubles des conduitesqui visent à lutter contre la dépression. Ces troubles s’accompagnent généralement de conduites motrices, à tort confondues avec l’hyperactivité, de troubles des apprentissages, ou encore d’énurésie ou d’encoprésie.
Face à un enfant normalement intelligent en situation d’échec scolaire et présentant plusieurs de ces symptômes pendant plus d’un mois, on peut légitimement se poser la question d’une dépression.
Face à une personne dépressive, la première réaction de l’entourage est de tenter de la secouer. Or, non seulement ces tentatives sont vaines mais elles ne font que renforcer le symptôme dépressif, dans la mesure où le malade a le sentiment que ses proches ne le comprennent vraiment pas.
Le propre de la dépression est l’émoussement de l’intérêt pour soi et pour les autres, et donc de la volonté. Il n’est donc pas possible de redonner le goût de vivre à une personne dépressive. Il convient davantage de se montrer compréhensif et de l’inciter à consulter son médecin qui l’orientera vers un psychologue psychanalyste, car souvent le malade n’a pas lui-même conscience de son état dépressif.
La dépression est encore trop souvent considérée comme une maladie honteuse, expression d’une certaine faiblesse de caractère. Il n’en est rien. La dépression peut apparaître à tout âge de la vie, s’installer sournoisement ou éclore à l’occasion d’un événement particulier (on parlera alors de dépression réactionnelle). Mais dans tous les cas, la dépression s’origine dans les conflits inconscients. C’est pourquoi une psychanalyse ou une psychothérapie analytique permettra de traiter le symptôme dépressif.
En effet, si les médicaments contribuent à soulager le malade des symptômes les plus invalidants, ils ne guérissent pas de la dépression, car ils n’agissent qu’au niveau physiologique. Ils peuvent cependant être d’une aide précieuse dans certains cas, mais doivent être maniés avec précaution. Leur utilisation n’est néanmoins pas incompatible avec un traitement psychanalytique.
Car, malgré le désespoir dont est affectée la personne dépressive, si on accepte de demander l’aide nécessaire, on se sort de la dépression.
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